Apkass - Mais il arrive que la nuit tombe à l'improviste (livre/disque)

Apkass présente le livre-disque ‘Mais il arrive que la nuit…’

Apkass - Mais il arrive que la nuit tombe à l'improviste (livre/disque)
Apkass – Mais il arrive que la nuit tombe à l’improviste (livre/disque)

O’rigines présente « Mais il arrive que la nuit tombe à l’improviste », un recueil de poèmes composés et interprétés par Apkass et illustrés par la peinture du plasticien Bruce Clarke. Poésie, musique, peinture et phonographie sont ainsi convoquées dans ce livre-disque, et mobilisées pour retracer trois jours de l’existence d’un homme en exil, Jean Tshisuaka. De Paris à Kinshasa, le lecteur-auditeur suit les pas du jeune homme, en errance à travers les deux villes, à la recherche de sa place dans chacune d’elle.

Apkass sera en concert au Centre Fleury Goutte d’Or, le 18 février 2015 pour la sortie de cet ouvrage.

 

Poésie : sortie du livre-disque

« Mais il arrive que la nuit tombe à l’improviste »

 

L’exil en mots, images et musique

L’ histoire de Jean Tshisuaka entre Paris et Kinshasa se raconte en deux temps, et selon deux supports : un livre et un disque.

Un livre : D’une part un recueil de poésie illustrée, dans lequel les peintures de Bruce Clarke et les textes d’Apkass dialoguent pour esquisser les contours de Jean Tshisuaka et des paysages urbains qu’il traverse.

L’écriture entre en résonance avec les traits subtils du pinceau de Bruce Clarke, qui suggèrent plus qu’ils ne disent, donnent à penser plutôt qu’à voir. La peinture n’illustre pas la poésie, elle la prolonge et l’étoffe. Elle révèle une dimension onirique, mais aussi géologique d’où surgissent des profondeurs de formes et de couleurs, couche après couche, l’élaboration patiente d’un langage plastique.

Un disque : D’autre part le son, sous deux formes lui aussi. Une phonographie d’abord, pensée comme écriture sonore qui matérialise les villes, celle de l’exil et celle des origines et du retour, à travers leurs bruits et leurs éclats. Elle s’efforce de saisir, puis de restituer la géographie de Paris et de Kinshasa traversées par les pas et les pensées tourmentées de Jean Tshisuaka. Cette création sonore confère, par son montage et sa mise en scène, une dimension cinématographique à l’écoute du disque.

A la phonographie s’entremêle ensuite la musique, l’âme du disque. Un quatuor à corde, une section cuivre, des percussions, treize musiciens et des arrangements qui dressent des ponts inédits entre jazz, soul des années 70, afrobeat, reggae et hip hop, dans un souci constant d’hybridation et de cohérence.

Enfin, les mots jusque-là figés, fixés par l’encre sur la feuille prennent vie. Scandés, déclamés en rythme sur la musique par Apkass, ils se déploient, investis et mus par elle. Ils racontent trois jours décisifs de l’existence de Jean Tshisuaka. La dernière journée à Paris, ville de l’exil, marquée par la décision de rentrer, et les deux premières à Kinshasa, où il doit renaître à lui-même et se réapproprier sa ville natale.

Des illusions de l’immigré confronté au principe de réalité, aux espoirs de l’enfant prodigue retourné au pays, ce trajet pourrait être le parcours inversé de ce que nous décrit Abdelmalek Sayad dans La double absence.

Lancement le 18 février à Paris

Apkass sera en concert au Centre Fleury Goutte d’Or, le 18 février 2015 à l’occasion de la sortie « Mais il arrive que la nuit tombe à l’improviste » dans lequel il propose une déambulation musicale et phonographique entre deux villes, Paris et Kinshasa. Le recueil de poèmes est illustré par la peinture du plasticien Bruce Clarke.

Sur Apkass

Natif de Kinshasa, Apkass est un des membres fondateurs du collectif de poètes Chant d’encre (avec Säb, Neggus, Edgar Sekloka et Gaël Faye), très fortement inspiré par la poésie de Gil Scott-Heron et la musique d’artistes 70’s comme Minnie Riperton, et d’auteurs tels que Chester Himes, James Baldwin ou David Diop.

Après un premier album, En marchant vers le soleil, sorti en 2008, oscillant entre musiques africaines, jazz, spoken word et hip hop, il sort aujourd’hui un second opus mêlant création sonore, musique et peinture sous la forme d’un livre-disque. Accompagné du beat-maker Jr EakEe et des musiciens Nathalie Ahadji, Florent Dupuy (sax et flûte), Pedro Kouyate et Nathanza Lezin (percussions), Apkass a pu déclamer ses textes sur de nombreuses scènes et devant des publics variés, du Tchad au Maroc, en passant par le Gabon, le Bénin et le Mali, mais aussi à Boston, Paris, Marseille ou encore Bayonne, dans le cadre du festival Black’n Basque.

On peut également le croiser au détour des compilations Africa Wants To Be Free et Décolonisons de l’association Survie, ou du documentaire Fangafrika, la voix des sans-voix, dans lequel il guide les spectateurs en maître de cérémonie, à la rencontre des rappeurs et poètes qui animent le continent africain.

Egalement programmateur de cinéma, Apkass est l’initiateur de nombreux cycles de projections et de festivals (Raconte-moi un court au cinéma MK2 Hautefeuille, le Ghett’Out Film Festival à Boston et à New York), participe à la diffusion de films tels que Aujourd’hui, long métrage du cinéaste Alain Gomis, avec le poète et comédien Saul Williams. Programmateur durant six ans du cinéma d’art et d’essai Les 39 marches, à Sevran, il y a organisé quatre éditions du festival A hauteur d’enfant. Il conçoit et met en œuvre aujourd’hui des dispositifs d’éducation à l’image pour la ville de Sevran, tout en poursuivant l’animation d’un cinéclub et de soirées régulières de projection et de rencontres avec des réalisateurs à Paris.

Sur Bruce Clarke

Bruce Clarke est né à Londres en 1959 de parents originaires d’Afrique du Sud. Ses études aux Beaux-Arts de l’Université de Leeds, l’initient au mouvement artistique Art & Language, dont les principaux initiateurs furent Terry Atkinson, David Bainbridge, Harold Hurell et Michael Baldwin.

Les plasticiens, anglais pour la plupart, qui s’en réclament, interrogent les relations entre l’art et le discours à travers leurs implications politiques et sociales. Le travail de Bruce Clarke dénote ainsi d’une sensibilité particulière à l’égard des questions politiques associées aux arts plastiques.

Très impliqué sur la question du génocide des Tutsi au Rwanda, il est l’initiateur du projet de Jardin de la mémoire et plus récemment des Hommes debout. Ce dernier répond à une demande de la Commission Nationale de Lutte contre le Génocide pour trouver des formes artistiques liées au travail de mémoire à présenter lors des cérémonies de commémoration du 20ème anniversaire du génocide des Tutsi du Rwanda.

Il s’agit de marquer les lieux de massacre et de mémoire au Rwanda à travers des peintures géantes – jusqu’à 5 mètres de hauteur, représentant des hommes, des femmes et des enfants, dans des postures dignes, symboles d’une humanité retrouvée, et qu’avait nié le projet génocidaire. L’intention est de redonner une présence aux disparus et de restaurer l’individualité des victimes, de leur rendre leur dignité.

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« Mais il arrive que la nuit tombe à l’improviste » – un livre-disque d’Apkass avec la peinture de Bruce Clarke, la musique de Jr EakEe et Florent Dupuit, et une phonographie conçue avec Jérémi Nureni Babanfunzi et Benoit Thuault.

Editions O’rigines – Sortie le 18 février – En vente : sur www.apkass.com et librairies (points de vente sur www.apkass.com) – 20 €. www.apkass.com

Version PDF du livre sur demande

Titres du disque en écoute sur www.apkass.com

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