Norilsk, le nouveau projet photo d'Alexander Gronsky - présenté sur le Festival RussenKo 2014

Photo : RussenKo présente ‘Norilsk’ de Gronsky

Norilsk, le nouveau projet photo d'Alexander Gronsky - présenté sur le Festival RussenKo 2014
Norilsk, le nouveau projet photo d’Alexander Gronsky – présenté sur le Festival RussenKo 2014
A l’occasion de sa cinquième édition, le Festival des cultures russes et russophones RussenKo propose – du 10 au 26 janvier 2014 à l’Espace Culturel André Malraux – la présentation en avant-première du dernier projet du photographe estonien Alexander Gronsky : « Norilsk », du nom de cette ville industrielle située au Nord du cercle polaire arctique, construite en 1935 par des condamnés aux travaux forcés du régime stalinien pour exploiter les minerais non-ferreux de la région.
 
Dans la lignée de ses travaux documentaires qui prennent comme sujets des paysages à travers le monde, c’est sur cette ville, aujourd’hui classée parmi les plus polluées au monde, que le jeune photographe – moult fois récompensé -, a jeté son dévolu. Une exposition en 20 clichés de laquelle se dégage une atmosphère à la fois paisible et dérangeante Des œuvres antérieures du photographe,  extraites de la série « The Edge » , seront également présentées lors de cette exposition.
 
Photo toujours, à noter que le Festival RussenKo présentera également « La Russie au-delà des mythologies », une exposition placée sous la houlette d’Olga Sviblova, directrice du musée d’Art multimédia de Moscou (MAMM, ex-Maison de la Photographie de Moscou) et dont le contenu sera dévoilé ultérieurement.

Exposition photo : « Norilsk vue par Alexander Gronsky »
Première internationale du nouveau projet du photographe estonien
Festival RussenKo, Le Kremlin-Bicêtre (10 au 26 janvier 2014)

Alexander Gronsky, le vide pour sujet

Né en 1980 à Talinn, en Estonie, Alexander Gronsky vit actuellement à Riga en Lettonie. Il se consacre depuis ces dernières années à des reportages photographiques qui prennent comme sujets des paysages à travers le monde. Alexander Gronsky travaille essentiellement autour de la Russie,  « dont les grandes étendues aux conditions hostiles deviennent le théâtre d’une histoire sans drame, celle de vies isolées et silencieuses. Dans l’univers statique d’Alexander Gronsky, chaque objet, chaque sujet, constitue l’un des éléments du paysage alors déshumanisé. Une atmosphère grave, qui dévore toute intimité pour ne laisser place qu’à la solitude et à la méditation, se dégage de ses photos. » (Polka Magazine).

Dans « Less Than One » (2006-2009), le photographe se déplaçait dans les endroits les plus désolés de la Russie où la densité de population est inférieure à une personne par kilomètre carré. Après avoir réalisé un nouveau travail documentaire sur les environs de Moscou (« The Edge » 2008-2010), où Alexander Gronsky explorait les points de rencontre entre l’urbain et le rural, l’industriel et résidentiel), le photographe souhaitait finalement confronter son regard à des contrées inconnues. Il partait alors en Chine et en ramenait « Mountains & Waters » (2011) : un projet où il regardait les villes chinoises en plein essor et comment le paysage avait changé avec le développement urbain. Dans « Pastorale » (2008-2012), le photographe russe revenait au cœur de la capitale russe pour y explorer les friches urbaines et les terrains abandonnés, des zones là aussi si on ne saurait dire si elles sont urbaines ou rurales et qui ne correspondent à aucune définition concrète. Pour ce travail, Alexander Gronsky remportait le 3ème prix dans la catégorie Vie quotidienne du World Press Photo 2012, soit un des nombreux prix qu’il accumulés au cours de la dernière décennie (Prix Aperture Portfolio 2009, Prix Foam Paul Huf 2010, etc.). Représenté par la galerie moscovite Grinberg Gallery depuis 2007, Alexander Gronsky a publié dans de nombreuses revues dont « Esquire Russie », « Newsweek », « Geo » et le « Monde 2 ». Présentée de manière très confidentielle lors de la 10ème biennale de Krasnoïarsk (septembre – novembre 2013), « Norilsk » traversera pour la première fois les frontières de la Sibérie à l’occasion de RussenKo 2014. www.alexandergronsky.com

Norilsk vue par Alexandre Gronsky

« La psychologie humaine présente la caractéristique suivante : si une personne munie d’une caméra se trouve près de vous trois jours, vous cessez de la remarquer, elle fait partie du paysage. Alors, vous vous découvrez véritablement : vous n’éprouvez plus de gêne face à l’étranger. Norilsk se trouve être l’objet d’étude du nouveau projet de Gronsky.

Alexandre Gronsky est toujours aussi constant dans sa méthode de distanciation. En essayant de comprendre telle ou telle situation, il oublie tout ce qu’il sait : il marche, il observe, il attend.

Nous savons peut-être qu’à Norilsk, c’est toujours l’hiver. Mais dans ce Norilsk-là, c’est l’été. Seule la publicité pour un café, « Ararat », banderole décolorée arborant des monts glacés, rappelle la neige et le froid.

Et une fois tous ces clichés envolés, une fois l’ironie passée, l’on commence à entendre la véritable voix de ce lieu. Du travail d’Alexandre Gronsky se dégage un pathos plutôt sérieux, que l’on ne lui connaissait pas auparavant.

Des tons pastel sombres, verts, lilas ou roses sur fond gris. C’est un endroit où il n’y a personne. Des titans sont passés par là, leurs pas ont labouré la terre et le ciel. Depuis, les gens se sont habitués à Norilsk comme à une « zone » remplie de monstres toxiques. Comme ces fourmis qui ont construit leur fourmilière sur un tas d’ordures : leur individualisme ne se remarque pas, elles sont trop insignifiantes dans ce décor.

Et, finalement, ce lieu gagne les habitants temporaires. La ville est vide, à nu, trop imposante et inhumaine pour être habitée.

Le récent film de Ridley Scott, « Prométhée », cache sous le genre fantastique un drame existentialiste. Les hommes – une erreur ? Des enfants malaimés ? Toutes ces questions restent sans réponse, le ciel infini n’en a que faire.

Par analogie, le Norilsk d’Alexandre Gronsky n’est pas seulement un éventail de paysages urbains, c’est une étude ontologique. Evidemment, les conclusions sont peu réconfortantes. Mais elles ébranlent l’imagination et les esprits. »

Galerie Grinberg, représentante d’Alexandre Gronsky

Informations pratiques :

« Norilsk vue par Alexander Gronsky »

Première internationale du nouveau projet documentaire du photographe estonien – Dans le cadre du Festival RussenKo 2014

En partenariat avec la Grinberg Gallery : http://www.grinbergphotos.com/

Du 10 au 26 janvier 2014
10h-19h  les 24, 25 et 26 janvier 2014
Autres jours : du mardi au samedi : 14h-19h
Espace Culturel André Malraux
2 place Victor Hugo; 94270 Le Kremlin-Bicêtre
Entrée libre
 
Vernissage
En présence de l’artiste
Jeudi 9 janvier 2014 – 19h
 
Visite guidée
Samedi 25 janvier 2014 – 18h30
 
Sur le Festival RussenKo : le Festival RussenKo invite à explorer sans exhaustivité la richesse des cultures russe et russophones : théâtre, cinéma, art, littérature, musique, etc. Une programmation éclectique, étonnante et exigeante dans un déroulé protéiforme (spectacles, conférences, happenings, ateliers, projections, etc.) pour un moment incontournable parmi les manifestations offrant à voir la Russie d’aujourd’hui dans ce qu’elle a de plus créatif. Un festival organisé par la Ville du Kremlin-Bicêtre dans le cadre de la coopération avec le district de Dmitrov et en partenariat avec la région de Novossibirsk, la région d’Irkoutsk, les Alliances Françaises de Novossibirsk et Irkoutsk. Les 24, 25 et 26 janvier 2014  – Dans plusieurs lieux de la Ville du Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne (IDF)  – Pass à partir de 5 €. www.russenko.fr
 
Clara Moreno assure les relations presse en France du Festival RussenKo
 
Norilsk vue par Alexander Gronsky – Visuels en HD disponibles sur demande – Crédit : Alexander Gronsky
 

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