Apprentissage : « Le gouvernement Borne réinvente la lutte des classes »

Le coup de gueule de Francis Bussière, Président de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat d’Ile-de-France, et de 13 Vice-Présidents et membres du bureau concernant la nouvelle baisse des niveaux de prise en charge des contrats d’apprentissage.

 
Paris, le 17 Juillet 2023 – A peine les derniers feux des émeutes dans les banlieues éteints, pourquoi le Gouvernement Borne prend-il le risque d’allumer un nouvel incendie ? La cause ? Un arbitrage budgétaire sur l’apprentissage qui fait la part belle aux formations du supérieur au détriment des formations initiales des métiers de l’Artisanat.

 

Récemment, au sein de France Compétences, dans lequel le gouvernement est majoritaire, le principe a été retenu d’adapter les niveaux de prise en charge (NPEC, appelés également coûts contrat). Pour chaque contrat d’apprentissage, selon le diplôme, correspond un « prix » payé par l’Etat aux structures de formation.

Les membres de France Compétences vont donc adopter prochainement de nouveaux coûts contrats en appliquant une baisse significative allant parfois au-delà de 10 % sur les financements des diplômes concernant les métiers de l’Artisanat.

Concrètement, le financement d’un master Droit des affaires passerait de 8 500 € à 8 393 € soit une baisse de 1,26% alors que le financement d’un CAP Pâtissier passerait de 7 047 € à 6 342 €, soit une baisse de 10% ;

 

Pour Francis Bussière, Président de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat Ile-de-France, Président CMA IdF Paris, ainsi que pour les Vice-Présidents et les membres du bureau signataires :

 

« Ce choix constitue une triple erreur :

Une erreur budgétaire

Ce ne sont pas les chefs d’entreprises artisanales signataires de cette tribune qui vont s’indigner de la volonté d’avoir un budget à l’équilibre ou de vouloir faire des économies pour assurer les investissements qui préparent l’avenir. Mais alors que le gouvernement prêche désormais pour la rigueur budgétaire, les économies, il choisit de pénaliser les formations qui préparent aux métiers des secteurs en tensions, les secteurs qui ne trouvent pas de salariés. En choisissant cette voie, il ne facilite pas la reprise économique, pire il prend le risque de la limiter. Il fait un choix de court terme en préférant des économies immédiates plutôt que des recettes fiscales et sociales futures. La formation aux métiers de l’Artisanat, c’est l’une des clefs de la croissance et du plein emploi pour notre pays.

 

Une erreur sociale

Alors que le Gouvernement Borne ne cesse d’appeler à la concorde, à l’unité, au rassemblement, il oppose clairement les jeunes français qui se destinent à des professions intellectuelles à ceux qui font le choix d’un métier manuel. Nous ne voulons pas croire qu’il s’agit de la marque d’un certain mépris de classe mais malheureusement et tout simplement d’un mauvais réflexe : pour être juste, le Gouvernement aurait dû simplement travailler sur la réalité des coûts de revient et pas sur les typologies de formations.

En récréant cette opposition entre types d’études, le Gouvernement prendrait le risque après 30 ans de revalorisation des métiers manuels de dégrader leur perception au sein de notre société. Une erreur d’autant plus forte que chacun sait que les métiers manuels d’aujourd’hui sont en pleine évolution compte tenu des transitions numérique et environnementale et qu’ils sont de plus perçus par les jeunes eux-mêmes comme une voie attractive pour accéder au statut d’entrepreneur.

 

Une erreur institutionnelle

Amputer les centres de formations des apprentis des métiers de l’artisanat c’est pousser les CFA à se tourner vers les Régions, leurs partenaires naturels en matière de formation pour demander de l’aide afin d’assurer la pérennité de formations désormais déficitaires. Les efforts supplémentaires que vont devoir consentir les Régions sont autant de projets municipaux et régionaux en moins et donc de croissance et des ressources fiscales en moins.

Le Gouvernement prend le risque une nouvelle fois d’escamoter le dialogue avec les élus locaux et les acteurs de terrain.

 

Cette triple erreur sociale, économique et institutionnelle pourrait devenir une nouvelle faute politique en opposant deux types de classes : les amphis et les ateliers. Préparer l’avenir en matière de formation, ce n’est pas faire le choix de sanctionner les secteurs qui recrutent et les organismes de formation qui préparent à leurs métiers ».

Crédit photo : Thierry Mamberti – Cliquez sur l’image pour obtenir la HD

 

Francis BUSSIERE

Président de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat Ile de France, Président CMA IdF Paris,

les Vice-Présidents et les membres du bureau signataires :

 

Michel ALEXEEF, Président CMA IdF Vald’Oise

Ronan KERAUDREN, Président CMA IdF Yvelines

Francis DUBRAC, Président CMA IdF Seine-Saint-Denis

Leïla BELILI, Présidente CMA IdF Hauts-de-Seine

Thierry FROMENTIN, Président CMA IdF Seine-et-Marne

Vincent DIOT, Président CMA IdF Val-de-Marne

Yaëlle BUZZETTI, Présidente CMA IdF Essonne

Patrick BELLOQ

Benoît LECONTE

Claude MARTA

Taousse GUILLARD

Ruddy JEAN JACQUES

David BAUER

 

************

 

Exemples concrets :

Le CAP Pâtissier :

–          Le NPEC actuel est de 7 047€ ; la proposition de FC est à 6 342 €, soit 10% de baisse.

–          Le coût de revient est de 6373 €

–          La prise en compte de l’inflation (18%) place le coût de revient à 7 520€, soit un déficit de -18,5%

 

Le CAP métiers de la coiffure

–          Le NPEC actuel est de 5 880€ ; la proposition de FC est à 5 472 €, soit 5,7 % de baisse.

–          Le coût de revient est de 5 865 €

–          La prise en compte de l’inflation (18%) place le coût de revient à 6 920€, soit un déficit de 26,48%

 

Pour le supérieur :

Master 2 Droit des affaires Banque

  • NPEC 8500 passe à 8 393 soit une baisse de 1,26%
  • Matériel Pédagogique 0
  • Pas de frais de plateaux
  • Cours en Amphi / PP / Visio
  • Effectifs potentiellement illimités

Outre le Master Droit des affaires, nous avons :

–          Le NPEC Master monnaie, banque, finance, assurance est actuellement à 10 400 € ; il passerait à 10 363 €, soit une baisse de 0,35%

 

–          Le NPEC du Titre de Chargé de communication et webmarketing (niveau 6), actuellement à 7 700 €, passerait à 7 648€ soit une baisse de 0,68%

 

 

Francis Bussière se tient à votre disposition pour toute demande d’interview.

Contactez-nous :

Clara Moreno – clara@morenoconseil.com

Vincent Debas – vincent@morenoconseil.com

 

************

 

En Île-de-France, l’artisanat représente* :

 

  • 300 664 entreprises artisanales
  • 309 240 salariés
  • 10% de l’économie francilienne soit 75 milliards d’euros de chiffres d’affaires annuel
  • 15 400 apprentis
  • 44 434 créateurs d’entreprise en 2021
  • 29 000 entreprises accompagnées et formées par la CMA-IDF sur l’année 2022

 

*Chiffres CMA-IDF 2023

 

************

 

Sur la CMA-IDF

La CMA Île-de-France représente les 300 664 entreprises artisanales franciliennes et dispose d’un ancrage territorial dans chacun des 8 départements : 26 antennes d’accueil et de services économiques et de formation dont 11 sites de CFA.

La CMA Île-de-France met en œuvre des missions de conseil et d’accompagnement, couvrant toutes les étapes de la vie de l’entreprise artisanale.

1er centre de formation d’Île-de-France, elle joue un rôle déterminant en d’apprentissage et de développement des compétences pour tous les publics. L’offre de services de la CMA Île-de-France à destination des entreprises franciliennes c’est :

  • L’entrepreneuriat : information, formation et accompagnement individuel avant, pendant et après la création de l’entreprise jusqu’à sa cession
  • L’expertise et l’accompagnement : appui pour les chefs d’entreprises dans les domaines clés dans les activités de l’entreprise et de sa stratégie de développement (numérique, développement commercial, environnement hygiène-sécurité, RH…)
  • La formation continue et l’apprentissage : pour tous les publics avec des formations métiers en alternance et des formations transverses de développement des compétences
  • Les territoires : appui en matière d’aménagement et de développement économique.

https://www.cma-idf.fr/

 

Contacts presse :

MORENO CONSEIL :

Clara Moreno – clara@morenoconseil.com

Vincent Debas –  vincent@morenoconseil.com



Share your thoughts