Télétravail ? Rien de nouveau sous le soleil !

Parution de Les 12 clés économiques pour aborder 2030 (BSI Economics, éditions Dunod)

Paris, 9 avril 2024 – Le Groupe Kardham, acteur français indépendant et intégré de l’immobilier professionnel, est heureux de présenter l’ouvrage collectif Les 12 clés économiques pour aborder 2030, publié par le think tank BSI Economics aux éditions Dunod. Mathieu Obertelli, doctorant au sein du département Recherche & Développement de Kardham, a coordonné l’ouvrage et y propose par ailleurs un chapitre autour de l’impact du télétravail sur les territoires. Celui-ci insiste sur la nécessité pour les décideurs stratégiques de ne pas se laisser influencer par les narratives sensationnelles ou surinterpréter les tendances liées au télétravail, pour garder à l’esprit la résilience des modèles établis : le télétravail est une révélation plutôt qu’une révolution de grandes tendances territoriales.

 

 

Le télétravail, une thématique qui continue d’interroger

L’ouvrage collectif éclaire sur 12 problématiques dont les enjeux sont d’une importance majeure pour nos prochaines années : l’inflation, l’endettement public, l’économie circulaire, la politique monétaire, le commerce international, le vieillissement démographique, etc. Mathieu Obertelli, qui a coordonné l’ouvrage, y développe pour sa part la problématique du télétravail et plus particulièrement celle de son impact sur les territoires. Chiffres à l’appui, il démontre que le télétravail concerne une minorité de travailleurs, ce qui est insuffisant pour influer sur une éventuelle nouvelle géographie de bureaux ou résidentielle et agir comme un effet de levier d’attractivité pour les territoires. Au contraire, en trois idées fortes, l’auteur établit que le télétravail plaide pour le renforcement de grandes tendances déjà existantes pré-pandémie et dont les collectivités et élus feraient bien de se saisir, comme la périurbanisation et les inégalités économiques entre les régions.

 

Le télétravail ne s’est pas imposé en dépit d’une amplification remarquable

La première idée développée par Mathieu Obertelli est que le télétravail a toujours existé. Et que, malgré une accélération de sa pratique depuis la pandémie de COVID-19, cette pratique demeure néanmoins insuffisante pour parler de démocratisation. Et de rappeler que le télétravail reste limité à certains types de travailleurs, et à une minorité d’entre eux, soit à environ 25 à 30% des salariés : principalement des cadres évoluant dans de grandes entreprises à des postes à forte valeur ajoutée. Et encore, ces « profils » ne télétravaillent pas tous les jours. A titre d’exemple, même si l’Ile-de-France est particulièrement concernée par le télétravail de par son rôle historique de concentration des richesses et des fonctions administratives – 50 % des emplois sont y télétravaillables – quand bien même tous les salariés franciliens pourraient télétravailler, cela ne représenterait qu’un collaborateur sur deux. Une tendance pas suffisamment massive pour observer quelque impact que ce soit. De quoi se défaire d’une vision élitiste du travail à distance : la plupart des salariés français ne disposent pas d’un emploi qui leur offre une flexibilité suffisante pour télétravailler. Et surtout d’une soi-disant révolution : il existait déjà dès 2012 des politiques propices au télétravail dans les grandes entreprises. Des installations et des investissements qui ont d’ailleurs rendu possible une accélération de l’usage du travail à distance pendant la pandémie de COVID-19.

 

Les ménages ne se sont pas installés aujourd’hui là où ils n’allaient déjà pas hier

La seconde idée développée remet en cause le florilège de belles histoires relayées et enjolivées dans la presse et sur les réseaux sociaux sur ces Français en quête de sens qui auraient quitté leur emploi et leur logement en ville pour aller s’installer à la campagne. Les données montrent en effet que l’accélération du télétravail en période de pandémie n’a pas sonné l’heure de l’exode urbain ni entraîné de nouveaux schémas de peuplement significatifs. Le phénomène d’exode urbain est marginal car l’essentiel des flux se font entre les villes : on quitte une très grande ville pour une plus petite, tant que celle-ci répond à l’essentiel des besoins d’un urbain. D’ailleurs, le cas le plus fréquent est de quitter une grande ville pour aller s’installer dans sa périphérie, où les résidences sont plus grandes et moins chères. C’est le phénomène classique de « périurbanisation » et les métropoles sont particulièrement concernées par cela. La pandémie a plutôt permis de mettre en lumière une tendance largement occultée jusqu’à présent : toutes les métropoles ne sont pas forcément attractives et les communes attractives ne sont pas forcément des métropoles. D’ailleurs, il est trompeur de raisonner en « taille de ville » plutôt qu’en zone régionale. Les communes du quart nord-est de l’Hexagone ont toujours autant de mal à attirer des résidents tandis que celles du Sud et de l’Ouest de la France tirent profit de leur littoral pour ce faire. Ainsi, au final, il n’y a pas eu de véritable rééquilibrage géographique au profit des territoires ruraux et, en fin de compte, les Français continuent de quitter les villes pour d’autres villes.

 

Les bureaux sont toujours plus centraux

La troisième idée bat en brèche l’idée répandue selon laquelle le télétravail pourrait favoriser une décentralisation du travail au profit de la périphérie ou des territoires. Les tendances mises en avant par l’auteur plaident au contraire en faveur d’un renforcement de la centralité des grandes villes, en particulier les arrondissements ouest parisien. Si le télétravail a réduit les besoins en espaces de bureaux et accéléré le partage des postes de travail, – une politique immobilière plus connue sous le nom de flex office -, il incite en effet surtout les entreprises à privilégier des emplacements plus centraux pour des raisons d’accessibilité aux transports de leurs collaborateurs, d’image et d’attractivité. De quoi accentuer des tendances déjà présentes avant la pandémie, où les zones moins attractives étaient déjà délaissées. Le changement est donc plutôt à chercher du côté des collaborateurs qui deviennent toujours plus exigeants sur la localisation de leur lieu de travail, préférant des sites aisément accessibles et dotés d’un environnement urbain fonctionnel et agréable avec une concentration d’aménités : commerces, écoles, accès à la culture, etc. La cause de l’accroissement de ces exigences ? L‘arrivée notamment des boomers à la retraite qui engendre un ralentissement de la croissance du vivier de jeunes travailleurs disponible. Une tendance démographique qui inverse le rapport de force lors des recrutements au bénéfice des candidats.

 

« Est-ce que le télétravail change la donne pour l’Hexagone ? Pas vraiment. Chiffres à l’appui il s’agit, dans mon chapitre dédié à l’impact du télétravail sur les territoires, de mettre en garde sur les modes auto-proclamés et basés sur l’émotion ou le fantasme, souvent relayés par les médias. Ils ne font pas de socles solides à la prise de décision, notamment dans les entreprises, à l’heure où bon nombre d’entre elles sont tentées de revoir leur stratégie générale, managériale ou immobilière. Les décideurs sont en attente de clefs utiles et qu’on leur dise vraiment ce qui se passe. Ce que l’on peut apprendre de nouveau sur le télétravail pour entrer dans 2030 ? La réponse est qu’il n’y a rien de fondamentalement nouveau : en 2030, le monde ne sera probablement pas si éloigné de 2015, de 2019 ou encore de 2020. Les processus de changement sont toujours longs », commente Mathieu Obertelli, Doctorant R&D chez Kardham, co-auteur et coordinateur de Les 12 clés économiques pour aborder 2030.

 

« Le Groupe Kardham a à cœur de promouvoir la recherche et le partage de connaissances autour des environnements et des espaces de travail. En complément de ses productions internes, il apporte un important soutien à la recherche académique indépendante, certain que la montée en connaissances d’un écosystème, quitte à ce qu’elles bousculent nos certitudes, se fait au bénéfice de tous. En ce sens, nous sommes heureux de participer à la mise en valeur de cet ouvrage, Les 12 clés économiques pour aborder 2030, que Mathieu Obertelli a coordonné et pour lequel il a contribué », conclut Nicolas Cochard, Directeur R&D chez Kardham

 

Mathieu Obertelli est économiste et doctorant CIFRE au sein du département R&D de Kardham, et travaille sous la houlette de Nicolas Cochard, son Directeur R&D. Il a participé au livre Les 12 clés économiques pour aborder 2030 publié par BSI Economics, un think tank indépendant dont il est adhérent.

 

A PROPOS DU GROUPE KARDHAM

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