Archives du Salon d’Automne de 1944, le «Salon de la Libération» ou le «Salon de Picasso»

A l’occasion du 50ème anniversaire de la mort de Picasso,

Le Salon d’Automne – qui prépare actuellement sa 120ème édition – revient sur la participation du peintre au Salon d’Automne en 1944, une édition qui fût baptisée le “Salon de Picasso”.

 

Le Salon d’Automne, Paris

Salon international d’art contemporain depuis 1903

120ème édition du 18 au 21 janvier 2024

Grande Halle de la Villette, Paris

 

Archives du Salon d’Automne de 1944, le « Salon de la Libération » ou le « Salon de Picasso »

 

Le saviez-vous ? Picasso a exposé au Salon d’Automne en 1944, en apportant 74 peintures et 5 sculptures, soit 79 œuvres réalisées durant les années de guerre. Une participation qui s’inscrit dans le contexte historique particulier de la Libération et qui a été source d’un célèbre scandale jusqu’à devenir le « Salon de Picasso ». Une participation contestée qui renforça pourtant l’image de star du « Maître » dans l’opinion publique, même auprès de ceux qui ne l’appréciaient guère. A l’occasion du 50ème anniversaire de la mort de ce dernier, l’équipe du Salon d’Automne ouvre ses archives et revient sur cette édition qui marqua son histoire.
 
Pour rappel la 120ème édition, Le Salon d’Automne change de saison et vous donne rendez-vous… du 18 au 21 janvier 2024 à La Grande Halle de la Villette. Soutenu par le Ministère de la Culture et doté d’une renommée internationale avec plus de 40 nationalités représentées, ce salon d’artistes, fait par des artistes pour des artistes, a permis, depuis ses débuts en 1903, de faire émerger des figures majeures et les mouvements à l’origine des révolutions artistiques du 20ème siècle. Organisé autour d’une exposition, sur 6 000 , de plus de 1 200 œuvres réunies en 20 sections artistiques, il propose également un programme créatif pluridisciplinaire riche entre conférences, lectures de poésie, performances musicales, films ou encore défilés de mode. 30 000 visiteurs sont attendus pour la nouvelle édition de ce rendez-vous international majeur de l’art contemporain, un événement résolument placé sous le signe de la découverte et de l’étonnement.

 

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Le Salon d’Automne 1944 fut « le Salon de la Libération » ou appelé « le Salon de Picasso », le symbole vivant de l’art moderne. Le 25 août 1944, Paris est libéré. Le vieux coq gaulois peut enfin lancer son cocorico à la face de la barbarie.

Le Salon de la Libération a été préparé pendant l’occupation ennemie, organisé pendant la bataille, il est inauguré en pleine indépendance.

 

 

De toute l’histoire de l’Automne, aucun autre salon n’égale celui d’octobre 1944, baptisé « Salon de la Libération ». Le salon traditionnellement ennemi de toute discrimination et qui affichait clairement ses choix dès 1934 en accueillant les artistes juifs-allemands, le salon où s’épanouissait avant la guerre l’Ecole de Paris dans toutes ses composantes culturelles et confessionnelles, françaises et étrangères, le Salon d’Automne recouvrait enfin sa liberté !

 

Pareil évènement doit être fêté comme il convient

Pour souligner nettement la rupture historique, on invite le peintre frappé d’interdiction par l’Occupant et qui règne sur la peinture depuis l’aube du siècle. Picasso – si l’on se réfère au catalogue – apporte 74 peintures et 5 sculptures, soit 79 œuvres réalisées durant les années de guerre. Une salle entière lui est réservée pour sa première et éclatante participation. Déposant ses œuvres quelques jours avant l’ouverture, il confie à Charles Walch et Jean Marzelle : « Ecoutez, vous allez les accrocher parce que j’en suis incapable ! »

 

 

 

Dans la foulée de la libération de Paris, la participation massive et inédite de Picasso laissait espérer une adhésion collective enthousiaste et unanime. Il n’en fut rien. Pourtant, aucune mesure n’avait été négligée pour assurer le succès du grand artiste. Son adhésion au Parti Communiste la veille du vernissage l’avait propulsé à la « une » de L’Humanité.

Un attroupement se fait bientôt et plusieurs dizaines de jeunes gens hurlent « Décrochez ! Remboursez ! Expliquez ! » La tentative d’arracher des œuvres est vite contrecarrée par des peintres accourus dans la salle et qui s’interposent pour empêcher le pire. La situation se dégrade et l’on en vient aux mains. Une bagarre éclate où gronde la voix du critique Waldemar George traitant les contestataires de fascistes.

 

Avec le recul, il semble bien que le scandale ait été quelque peu monter en épingle et l’analyse récente d’Yve-Alain Bois nous semble la plus pertinente : « La rage vient en partie du choix des œuvres exposées : plutôt que de présenter une rétrospective de son travail, Picasso montre avant tout sa production des six dernières années – se concentrant même sur la période de la guerre. Ce faisant, il ne fournit au nouveau public venu au Salon aucune clef historique permettant de faciliter l’accès à son art. » Certes, la violence expressive des dernières œuvres de Picasso ne pouvait être appréciée de tous. Mais cela ne justifiait en rien l’attitude iconoclaste des protestataires. Pour sûr, le peintre catalan faisait les frais des derniers effets de la propagande collaborationniste. N’oublions pas que la critique nazie l’avait soupçonné d’être atteint d’une malformation rétinienne et que Robert Brasillac classait ses œuvres cubistes au rayon des « farces pour Américains gobeurs ».

 

Mais pouvait-il y avoir meilleure publicité que ce scandale ?

Les quelques huées qui accompagnèrent son couronnement renforcèrent son image de star de la peinture dans l’opinion publique, même auprès de ceux qui ne l’appréciaient guère. Trente-sept ans après Cézanne, Picasso, à son tour, était couvert de gloire sous les hourras et les huées du public de l’Automne !

 

Ces textes sont issus de L’Art en effervescence, 100 ans de Salon d’Automne 1903-2003 par Noël Coret

 

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Retrouver les derniers communiqués de presse du Salon d’Automne ici :

 

           Une nouvelle saison pour Le Salon d’Automne

          Le Salon d’Automne booste la nouvelle génération d’artistes

 

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Infos pratiques

Le Salon d’Automne

Salon international d’art contemporain depuis 1903 – 120ème édition

Du jeudi 18 au dimanche 21 janvier 2024

Grande Halle de la Villette, 211 avenue Jean Jaurès, 75019 Paris

 

Contacts presse 

Clara Moreno – clara(at)morenoconseil(point)com

Léa Gonçalves – lea(at)morenoconseil(point)com

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