Création d’entreprise, reconversion : portraits de 16 femmes qui ont choisi l’artisanat pour donner du sens à leur vie

Paris, novembre 2021 – Elles étaient infirmière, contrôleuse de gestion ou conseillère RH, elles travaillaient dans la finance, la communication ou le e-commerce. Elles entreprennent désormais dans la savonnerie, la céramique, la verrerie, la maroquinerie ou la bijouterie. Pour donner du sens à leur vie, concrétiser une aspiration ou encore transformer un loisir en métier. Des parcours uniques et autant de motivations singulières qu’a permis de révéler la première promotion d’Impulser, programme dédié à accompagner les artisans d’art dans leur projet entrepreneurial. A l’occasion de l’ouverture des inscriptions de la saison #2 d’Impulser, focus sur ces 16 femmes qui ont choisi d’entreprendre en se reconnectant à la matière.

Impulser, 4 mois pour faire décoller son entreprise dans les métiers d’art

Clap de fin pour la première édition du programme Impulser qui aide les artisans à façonner leur projet d’entreprise dans l’artisanat d’art.

Proposé par Matrice en partenariat avec le studio de design La Racine et l’association Artisans d’Avenir, Impulser a pour objectifs d’accompagner le lancement et le développement de l’activité artisanale, de favoriser l’apprentissage d’une posture entrepreneuriale et d’accélérer la réussite des entreprises du secteur. D’une durée de 4 mois, le programme aide à anticiper, se projeter et avoir le bon état d’esprit pour réagir au mieux dans les différentes étapes et épreuves rencontrées en tant qu’entrepreneurs. La particularité de cette formation est par ailleurs de prendre en compte les spécificités propres aux métiers de l’artisanat : marché, savoir-faire, production, créativité, design, identité de marque, etc.

Un programme pertinent lorsque l’on sait que 80% des artisans d’art disent avoir du mal à vivre de leur métier (le chiffre d’affaire annuel médian au bout de 3 ans d’activité est estimé à 10 000€ selon Anne Jourdain, Du cœur à l’ouvrage. Les artisans d’art en France, 2014). Par ailleurs, 81% des artisans d’art travaillent seuls (ISM, 2019). Or, l’artisan d’art est un entrepreneur comme les autres confronté à des problématiques telles que la solitude, la gestion du temps et les multiples compétences que doit avoir un chef d’entreprise.

La prochaine formation débutera le 25 janvier 2022, les inscriptions sont ouvertes ici.

Focus sur la première promotion d’entrepreneures

Ancienne chef de projet communication, Nathalie Aury-Collombert s’est reconvertie dans la céramique. Avec sa marque, LuLL céramique, elle conçoit des objets du quotidien, façonnés à la main, de formes organiques, aux lignes généreuses et épurées avec une approche scientifique de la matière et des émaux. Les terres qu’elle utilise sont issues de carrières françaises.  

Après vingt ans passés en tant qu’infirmière, Agnès Nicot a choisi la bijouterie et a lancé sa marque Les Aubépines. En commençant par la création de bijoux, elle a ajouté à son savoir-faire la création de sculptures. Tous sont fabriqués en laiton et en porcelaine, à la main à Limoges. Son inspiration vient de la beauté de la nature ainsi que de la richesse des objets anciens.

En duo mère – fille depuis 15 ans Marion Breton, co-créatrice avec sa mère Sylvie Breton de ID Textile, s’est éloignée des maisons de luxe pour créer son propre atelier. ID Textile, ce sont des pièces uniques et installations à partir de savoir-faire textiles traditionnels (tricot, crochet, macramé, broderie, etc.) et de matières récupérées. Leur ambition : créer de nouvelles histoires à partir de matières existantes.

Contrôleur de gestion ou créatrice de robes de mariée, Elodie Courtat a eu plusieurs vies avant de lancer Arethique. Celle qui aime travailler de ses mains, s’est mise à créer des objets ornementaux et fresques décoratives en aluminium recyclé. Ses pièces uniques et sur-mesure sont réalisées à partir de matériaux abandonnés, souvent des canettes.

« Simple loisir au départ, la céramique s’est imposée à moi par affinité, par sensibilité, par la multiplicité des usages possibles et par l’ouverture à l’objet utilitaire, décoratif ou sculptural. » Catherine Rousseau, céramiste et créatrice de Terres Filantes Céramique, crée et façonne des objets en céramique, simples, avec une impulsion dans le geste et la recherche de couleurs.

Laurine Kachler est designer bijoux et a créé Laulla Kachler Jewellery. Elle souhaite développer une bijouterie narrative, sculpturale et contemporaine en redonnant au bijou son pouvoir et tout son sens à l’instar des parures de cérémonies anciennes. Chacune de ses collections est un chapitre inspiré d’histoires de vie et de rencontres marquantes.

Après avoir passé une trentaine d’années dans des directions financières et partie en quête d’environnements et de rythmes plus sereins, Elisabeth Auclair a créé Atelier Ceize avec « l’envie très forte d’avoir de la matière entre les mains et la tête dans l’intuition et la rigueur ». Elle dessine et fabrique avec ses mains des objets en céramique, des pièces avec des formes très rondes qui sont inspirées du féminin et de la nature qui entoure son atelier dans le Luberon.

Designer fondatrice de Damdam studio, Damaris Durrleman a débuté par des études généralistes. Elle propose désormais « des bijoux, des pièces marquantes pour les filles qui souhaitent contribuer à une économie plus responsable. » Son souhait, mettre de la poésie, de l’audace et de l’inattendu dans le quotidien.

Isabelle Bongard est artiste-verrier de formation. Après des années de recherche et d’expérimentation artistique pour le seul amour de l’art, Isabelle a mis au point avec ses petits éléments qu’elle fabrique et qu’elle nomme perlines, un procédé d’assemblage de perles qui permet un résultat de matière souple utilisable dans les domaines de l’accessoire, du bijou et de la mode.

Diplômée de l’ENSAD en Design Textile et Matières, puis de l’école de communication de Sciences Po, Sonja de Monchy ressent en 2012 le besoin de revenir à une activité manuelle et débute par une formation en céramique. Aujourd’hui, elle propose des pièces uniques pour les architectes d’intérieur et les décorateurs en céramique et en textile.

Après cinq années passées en e-commerce chez Sephora, Camille Delgado devient designer de bijoux et fonde la marque Romye Paris. Camille cherche à offrir un regard différent sur le beau avec des formes inspirées de la terre et de la pierre et créé des bijoux massifs en or et argent recyclés, au textures froissées et au rendu brut.

Ancienne orthoptiste, Gwenn Blandin est à présent artisane savonnière. Gwenn crée des savons en saponification à froid composés de matières biologiques majoritairement issues de productions locales et qu’elle choisit avec soin pour conférer beaucoup de douceur à ses savons. Elle invite les femmes à se reconnecter à leur féminité afin d’en respecter les rythmes et les besoins.

Après douze années en tant que costumière, Clémence Gueib se tourne vers le métier de créatrice d’objets textiles et lance Les curiosités. Passionnée par le textile et la nature, Clémence s’inspire de techniques ancestrales pour coudre point par point des insectes dans des tissus rares et précieux. Elle crée des bijoux textiles ainsi que des cadres de décoration.

A l’arrivée de son deuxième enfant, Camille Espinasse anciennement consultante RH et conseillère en évolution professionnelle, décide se lancer dans la poterie. Elle est maintenant céramiste en Bretagne et créatrice des Petits terriens. Son objectif : « éveiller dès le plus jeune à la beauté et à la fragilité de notre terre » à l’aide de créations pour enfant façonnées de ses mains.

En 2016, Virginie Herard Faillie découvre le travail du cuir. Quelques années plus tard, elle devient artisane sellier-maroquinier et décide de créer son atelier Manufacture Hardie. Avec l’envie d’associer le cuir à la vie des objets du quotidien, elle redonne une nouvelle esthétique à des objets chinés en les habillant d’une seconde peau et en leur conférant une nouvelle fonction. 

Il y a cinq ans, Mari-Ann Larsen-Volay décide de retourner sur les bancs de l’école pour se consacrer à la bijouterie. Elle est désormais fondatrice de House of Hejn. Elle conçoit des collections de bijoux en métaux nobles, inspirées de deux esthétiques que tout semble pourtant opposer : le raffinement du bijou français et l’esthétique brut des cultures scandinaves.

Impulser, la force du collectif

Pensé et réalisé par Matrice, Artisans d’Avenir et La Racine, trois acteurs aux expertises complémentaires, le programme Impulser a permis aux artisanes d’acquérir toutes les clefs pour lancer leur activité : connaissance de leur marché, construction de la plateforme de marque, maîtrise des enjeux financiers, juridiques, fiscaux, etc.

« On fait souvent la distinction entre travail manuel et travail intellectuel. Je pense que ce programme est vraiment le symbole qu’il n’y a pas, ou qu’il n’y a plus, de frontières entre les deux. Avec Impulser, on veut vraiment contribuer à ce renouveau des métiers d’art, montrer que les artisans aussi ont cette posture très intellectuelle d’anticiper, de concevoir, qu’ils concilient maîtrise technique, beauté du geste et goût pour la matière avec des compétences managériales, marketing ou managériales. Car c’est un fait, pour réussir, le travail de la main requiert des compétences autres que celles seules du travail manuel », Tiphaine Chouillet, fondatrice du studio La Racine

« Il y a 3 ans quand on a lancé le réseau Artisans d’Avenir, un des éléments-clefs que l’on a identifiés dans la réussite d’un parcours entrepreneurial était l’importance de pouvoir s’appuyer les uns sur les autres. Impulser est une parfaite illustration de cette conviction et de la force de la co-construction. Il n’aurait jamais vu le jour si on ne l’avait pas construit avec le studio La Racine et avec Matrice. Car chacun a des choses à apporter aux autres, et ce au bénéfice de tous », Aude Augais, co-fondatrice d’Artisans d’Avenir

« L’identité professionnelle, c’est la construction d’une forme de paradigme, celle de penser son activité de manière globale, à la fois son activité de vie et son activité professionnelle. L’entreprenariat se trouve au croisement de ces deux activités-là. Il faut réussir à percer ses croyances limitantes. Il faut se sentir soi-même comme devenant un professionnel et cela passe par beaucoup de travail mais aussi par le collectif. Le collectif est un pré-requis de l’activité entrepreneuriale, d’où l’importance donnée dans nos formations à des initiatives comme les ateliers de tissage qui permettent aux porteurs de projet d’exprimer et de partager leurs émotions, leurs joies, leurs doutes et de se renforcer les uns les autres », Jean Condé, directeur de la formation chez Matrice.

***********************

À propos de Matrice

Fondé en 2016, Matrice est un institut d’innovation technologique et sociale. A la fois organisme de formation, incubateur, centre de recherche, laboratoire d’innovation et lieu de création artistique, Matrice assemble dans une même communauté étudiant·e·s, entrepreneur·e·s, chercheur·se·s et artistes, par-delà les ancrages disciplinaires. Matrice opère cinq types de programmes :

– des programmes de formation opérés par Matrice L’École à l’entrepreneuriat et aux métiers du numérique ;

– des programmes d’innovation sur mesure portés par Matrice Innovation, pour accompagner des entreprises et institutions publiques dans leur transformation numérique, organisationnelle, stratégique ou sociale ;

– des programmes d’incubation de start-up avec Matrice Cube, destinés aux entrepreneur·e·s souhaitant déployer un projet innovant, ambitieux mais aussi responsable, dans un cadre collectif ;

– des programmes artistiques, sous la bannière d’Atelier B;

– avec Matrice Recherche, des programmes de recherche et de transfert de technologie pour permettre à la science de sortir des laboratoires, ainsi qu’une recherche interne qui nourrit chacun de nos dispositifs.

Au centre de notre action est le numérique, un numérique qui travaille sur sa responsabilité, son impact et pense ses effets sociaux. Il est notre environnement social et détermine nos manières de voir le monde. A nous de savoir le penser en plus de le pratiquer. www.matrice.io

 A propos de La Racine

Fondée en 2015 par Tiphaine Chouillet, La Racine est un studio d’innovation par le design dédié aux fabricants français. La Racine accompagne dans une démarche de design global les fabricants qui possèdent un savoir-faire spécifique à valoriser en terme d’innovation produit, de marque, de communication et de service. Elle s’adresse aux marques héritage françaises, aux jeunes pousses au savoir-faire éco-innovant et aux entreprises en transition vers le made in France. Avec une mission commune : pérenniser, réinventer et développer les savoir-faire français. www.la-racine.com

A propos d’Artisans d’Avenir 

Artisans d’Avenir, réseau d’accompagnement du secteur des métiers d’art, propose des dispositifs variés pour activer tout projet d’artisan·e·s d’art, de l’orientation au développement de l’entreprise, par la force d’un réseau et d’une communauté. www.artisansdavenir.fr 

Contact presse :

Clara Moreno – clara(at)morenoconseil(point)com
Indrani Muller –  indrani(at)morenoconseil(point)com